Une journée à la crèche

De l'accueil aux retrouvailles ...

Pour assurer à l’enfant une sécurité affective, l’équipe met en place un certain nombre de rituels, de repères, propres à rassurer l’enfant.

 

Ainsi, lors de son accueil, il trouve un agencement familier destiné à le mettre en confiance, lui et sa famille. De même, pour signifier à l’enfant le départ imminent du parent, l’équipe va les aider en instaurant des rituels tels qu’un signe, un geste à travers la fenêtre permettant ainsi à l’enfant de vivre de façon active la séparation.

 

Petit à petit, l’enfant et le parent vont intégrer ces habitudes et parfois même en instaurer d’autres, plus personnelles. Ces rituels individualisés aident l’enfant à amorcer sa journée dans un climat de confiance et de sécurité.

 

Ces temps d’accueil et de retrouvailles sont des moments d’échanges avec les parents permettant ainsi de tisser des liens avec l’équipe. Durant ces temps d’échange, le parent est invité à rester un moment dans le lieu de vie pour permettre à l’enfant de se séparer ou de se retrouver. Des informations sur les temps passés en famille ou à la micro crèche permettent à l’équipe comme au parent d’être à l’écoute de l’enfant, de comprendre des changements éventuels de comportements et de mieux adapter ses réponses.

 

Les parents et l’équipe se font ainsi l’écho de la vie de l’enfant par le biais de ces transmissions, celles-ci étant retranscrites dans le cahier de liaison de l’enfant. Ce cahier reste une passerelle entre la maison et la structure et entre la structure et la maison mais ne se substitue pas à la richesse d’un échange oral avec les parents. Il permet également de cibler plus précisément les rythmes de chaque enfant respectant ainsi leurs propres besoins.

Le respect des rythmes de vos enfants

• Le sommeil

 Chez l’enfant, le sommeil est un besoin essentiel, il est indispensable pour sa propre construction. Aussi, soucieux de respecter son rythme, l’équipe veillera à satisfaire ce besoin en assurant un sommeil personnalisé. Elle s’efforcera de préserver dans la structure les rituels d’endormissement que chaque enfant connaît à la maison dans la mesure où ils restent compatibles avec la collectivité. Des lectures ou berceuses seront proposées aux enfants dans les dortoirs afin de les accompagner vers le sommeil. De plus, pour que l’enfant puisse se repérer dans cet espace de sommeil, l’emplacement du lit reste fixe pour les enfants en accueil régulier. Chaque lit est personnalisé par une gigoteuse pour les plus petits et un drap avec couverture pour les plus grands.

 

Pour les bébés, dès que l’adulte repère les signes annonciateurs du sommeil (frottement des yeux, prise du pouce…) propres à chaque enfant, il l’accompagne dans le dortoir. Les réveils des plus grands se feront de manière échelonnée en fonction des besoins de chacun, pour cela un adulte sera présent dans le dortoir tout au long de la sieste : de l’endormissement jusqu’à leur réveil, garantissant ainsi un sommeil de qualité et un réveil en douceur.

 

• L’alimentation

 Manger répond également à un besoin vital que nous éprouvons tous les jours. Les repas, moments d’échanges et de convivialité, sont aussi l’occasion de développer et d’organiser les sens : goût, odorat, toucher… Dans un premier temps, l’alimentation est adaptée à l’âge et à la diététique prescrite par le médecin de l’enfant. Et dans un second temps, les repas livrés quotidiennement permettent à l’enfant de découvrir de nouveaux aliments et de nouvelles textures. L’introduction de la diversification alimentaire s’effectue progressivement et toujours en relais des parents. L’alimentation étant étroitement liée à l’évolution générale de l’enfant, elle sera proposée en fonction de son rapport à la nourriture. Ainsi, pour établir une relation privilégiée avec le bébé, le biberon lui sera donné dans les bras ; pour passer à l’alimentation semi solide, l’enfant sera installé dans un transat ou chaise haute adaptée et progressivement, il lui sera proposé de manger à table, toujours accompagné de l’adulte.

 

Les mamans qui le peuvent et le souhaitent peuvent venir allaiter leur bébé à la micro-crèche ou laisser leur lait maternel en suivant le protocole établit par la directrice.

 

Avant de passer à table, les enfants seront invités à se laver les mains et à s’asseoir à table pour un temps calme de regroupement autour de comptine, lecture de contes en attendant l’arrivée des plats.

 

Pour favoriser le développement de ses facultés sensorielles, l’enfant sera autorisé à manger avec ses doigts. Cela passe aussi par une présentation agréable, en ne proposant qu’un seul aliment à la fois, sans les mélanger et en respectant le refus de l’enfant.

 

De même, pour répondre au plaisir des enfants, les goûters d’anniversaire seront bien évidemment autorisés selon le désir de la famille de le célébrer à la crèche. Des repas exceptionnels ponctuent l’année à l’occasion de fêtes traditionnelles pour respecter les coutumes alimentaires : Noël, Pâques, Carnaval. Le repas est toujours un moment d’échange, de partage, de socialisation et d’accès à l’autonomie.

 

En cas de régimes particuliers (allergies, intolérances…), un PAI sera mis en place avec les familles, le médecin traitant et la référente technique.

 

Les enfants apprennent les règles sociales mises en place autour du repas telles qu’attendre son tour pour être servi, partager et respecter la nourriture, rester assis avec les autres et les respecter dans leur repas, se servir tout seul lorsqu’ils en sont capables.

 

A chaque phase d’évolution, l’enfant reste acteur de ce temps fort qu’est le repas. Ainsi, l’introduction de la cuillère sera proposée à l’enfant lorsqu’il maîtrisera la position assise à table et lorsqu’il aura suffisamment exploré son besoin de manger seul avec ses doigts et qu’il acceptera de faire comme l’adulte. Plus tard, il choisira sa place à table même si de temps à autre, l’adulte peut être amené à le déplacer pour gérer au mieux la dynamique du groupe. A chaque fin de repas, un gant de toilette humide, ajusté à la taille de la main de l’enfant lui sera donné pour qu’il puisse se nettoyer seul ou avec aide. Il sera invité à le déposer dans une panière à linge avec son bavoir.

 

Toutes ces étapes sont franchies par l’enfant de façon progressive et répondent au souci de le voir évoluer vers une autonomie personnelle.

 

Tout comme l’alimentation et le sommeil, l’hygiène est également un temps fort où l’adulte aide l’enfant à acquérir de nouveaux apprentissages tout en respectant son propre rythme.

 


• L’hygiène

 Sur le plan de l’hygiène, l’objectif de la structure est de favoriser la santé et la sécurité des enfants. L’accueil doit se faire dans des conditions sanitaires optimales. Aussi, pour éviter tout risque de contamination interhumaine, des règles et des protocoles sont mis en place, notamment le port de sur-chaussures.

 

• Le change

 Pour l’enfant, le change est un moment d’échange privilégié avec l’adulte. C’est pourquoi il est important d’instaurer un climat de confiance en respectant son intimité et en individualisant chaque change. Ainsi, la salle d’hygiène ne sera utilisée que par le personnel auprès des enfants. Pour éviter des manipulations inutiles, un enfant ne sera changé qu’en fonction de ses besoins. Le soin sera organisé et préparé et en fonction de l’âge de développement de chaque enfant, les professionnelles vont solliciter la participation de l’enfant.

 

Le change est un moment de communication et d’échange individualisé privilégié, de bien être, de plaisir partagé qui permet également de découvrir son corps.

 

Et pour rendre cet instant agréable, calme et rassurant, la salle de change est décorée permettant de fixer l’attention de l’enfant lors de soins d’hygiène et de libérer l’échange verbal entre l’enfant et l’adulte.

 

• L’apprentissage de la propreté

 La propreté est une acquisition qui commence par les consignes des parents et correspond à une progression physiologique bien déterminée qu’il ne sert en rien de forcer. D’une part, un enfant ne peut être propre tant que son système nerveux n’atteint pas un certain stade de maturation permettant de contrôler ses sphincters.

 

 D’autre part, il faut que l’enfant ait le désir d’être propre et qu’il puisse le communiquer. Cet apprentissage n’a de valeur que lorsque l’enfant l’effectue lui-même et le rôle de l’adulte est de savoir choisir le moment favorable et la manière pour aider l’enfant à progresser sur la voie de la propreté. En relais avec les parents, l’équipe permettra à l’enfant de franchir les étapes de cet apprentissage : présentation du pot ou des toilettes, proposition d’enlever la couche, respect de sa volonté d’agir ou non.

 

• Hygiène corporelle et soins quotidiens 

 Tout comme la volonté de la micro-crèche d’accompagner l’enfant à la socialisation, elle s’inscrit également dans une démarche de respect de l’enfant envers son propre corps. Ainsi, sera proposé à l’enfant un lavage des mains systématique avant les repas, après le passage aux toilettes, après une activité salissante…

 

Dans le même souci d’hygiène, les plus grands seront initiés au brossage des dents après le repas, avec la complicité de l’adulte pour l’acquisition d’une gestuelle efficace.

 

Ces rituels permettent aux enfants de prendre soin de leurs corps et également de respecter l’autre.

 

Pour le confort et le bien-être de l’enfant, des soins quotidiens seront dispensés selon les besoins de l’enfant, comme le lavage de nez, la pause de crème pour les érythèmes fessiers, les soins des petits bobos et la dispensation de médicaments sur ordonnance.

 

Tout médicament sera donné seulement avec une ordonnance précisant la date, la durée et la posologie du traitement.

 

• Jeux et activités

 Jouer facilite la croissance de l’enfant et également son équilibre intellectuel et affectif. C’est une expérience créative et également un moyen d’expression.

C’est une fonction vitale pour l’enfant puisqu’il lui permet de représenter (jeu symbolique) et de se représenter (jeu de fiction). Le jeu permet de construire des relations socialisées avec les autres enfants, d’effectuer des essais et de prendre plaisir à essayer.

 

 • Les jeux

 L’agencement du lieu de vie permet à l’enfant de se sentir libre et sécurisé et d’investir ce lieu de sa propre initiative. Ainsi, il pourra reproduire des scènes de la vie quotidienne et laisser libre cours à son imaginaire dans des coins tels que le coin dînette, le coin poupée…propices à des interactions entre enfants.

 

L’adulte reste disponible auprès de l’enfant et ne rentre pas systématiquement dans le jeu, le laissant apprécier son plaisir pur du jeu et lui permettant également de se mesurer à ses pairs.

 

Les jeux proposés par l’adulte ou inventés par les enfants s’élaborent en fonction de l’environnement, par le biais des jeux présents à l’intérieur ou à l’extérieur de la structure.

 

Pour répondre aux besoins de développer leur activité motrice, un équipement ludique est à leur disposition à l’intérieur. Et à l’extérieur, un jardin permettra aux enfants de libérer leur énergie en explorant de nouveaux territoires et de nouvelles sensations.

 

• La motricité libre pour les bébés :

 Les transats et chaises hautes ne seront utilisés que de courts moments dans la journée et pour des besoins spécifiques. En dehors de ces temps, les bébés seront installés sur un tapis ferme mais confortable, à plat dos. Ils auront ainsi la tête au repos, la cage thoracique à plat, la colonne vertébrale qui ne sera pas sollicitée et leurs pieds et mains seront mobiles.

 

 L’enfant aura accès à tous les espaces de jeux qu’il investira à sa manière, à son rythme. Des jeux de textures différentes seront posés à côté de lui pour éveiller ses sens.

 

Cette totale liberté de mouvement va permettre à l’enfant de découvrir son corps et son environnement et de développer une activité spontanée dans le respect de son rythme d’apprentissage.

 

La motricité libre permet aux enfants d’acquérir une aisance corporelle, une excellente capacité à évaluer les risques et une meilleure confiance en soi.

 

Les professionnelles vont donc composer l’environnement dans lequel l’enfant va pouvoir s’appuyer sur ses propres ressources pour faire lui-même. Elles seront dans l’observation, sans interrompre l’enfant dans son activité spontanée. Elles commenteront à voix haute ses accomplissements pour lui faire prendre conscience de lui-même. Elles ne mettront jamais l’enfant dans une situation dont il n’a pas encore le contrôle par lui-même.

 Il faudra veiller à ce que l’enfant ait une tenue qui n’entrave pas ses mouvements et que ses pieds soient nus, cela va lui permettre une meilleure prise au sol en l’aidant à ne pas glisser mais également en permettant à ses orteils de s’agripper pour mieux s’aider.

 Plus tard, quand viendra le moment de la marche, laisser l’enfant pieds nus lui permettra d’être plus assuré dans la position verticale et d’avoir un meilleur équilibre. Pas d’inquiétude, les enfants ne prennent pas froid par les pieds, les maladies sont liées à des virus ou bactéries présentent dans l’air ou les sécrétions.

 

Une fois que la marche sera acquise, l’enfant aura la possibilité de porter à la crèche des chaussons souples dans lesquels il pourra sentir le sol sous ses pieds

 

• Les activités

A certains moments de la journée, l’adulte proposera des activités plus cadrées et plus dirigées où l’enfant sera libre de participer ou non. Certaines activités seront mises en place pour un groupe restreint d’enfants pour leur permettre d’explorer de nouvelles matières et de nouvelles sensations telles que la peinture, les pâtes, les jeux d’eau, la musique, la danse… et profiter également de moments d’échanges privilégiés.

 

D’autres activités inscrivent la structure dans un projet d’ouverture et de participation à la vie de la ville.

Différentes sorties permettent de découvrir de nouveaux milieux, de nouvelles disciplines et favorisent de nouvelles rencontres (Médiathèque, marchés, parcs…).

Dans un souci d’intégrer les repères sociaux, des rendez-vous culturels rythment la vie de la crèche en des temps festifs tels que Carnaval, Noël ainsi que les anniversaires des enfants.

 

Des intervenants extérieurs seront également invités pour menés des ateliers sur la crèche.

 

Ces activités ludiques ne sont que des propositions et laissent l’enfant libre de faire ou ne pas faire.

 

• Limites et interdits :

 Les limites et interdits sont posés pour que chacun évolue avec une notion de respect de l’autre et en toute sécurité.

 

La vie collective impose d’elle-même certaines limites reprises par l’adulte. Ainsi, les enfants doivent respecter l’espace de liberté de l’autre et certaines règles de vie, telles que le partage de l’adulte, la gestion de l’attente et l’apprentissage du prêt. Des interdits sont imposés pour éviter toute mise en danger de l’enfant.

 

 Dans la structure, le personnel auprès des enfants s’appliquera à mettre en place ces limites et interdits en ayant toujours une cohérence et une constance dans le discours. Pour que l’enfant comprenne et intègre l’importance de ces consignes, l’adulte les répètera autant de fois qu’il le faudra tout en verbalisant les risques potentiels encourus par lui-même. Bien évidemment, l’adulte s’adaptera à chaque situation afin de permettre à l’enfant de s’essayer au risque sous sa vigilance.